Voyage à travers les mots…

Muriel Cerf est née à Paris en 1950. Après des études à l'Ecole du Louvre, elle fait un tour du monde. L'Extrême-Orient lui inspire son premier livre, L'Antivoyage, salué par la critique en 1974 comme une révélation.

A 23 ans, dans l’élan post-68, Muriel Cerf part à l’aventure, « sac au dos », en Extrême-Orient et relate ses rencontres les plus heureuses comme ses mésaventures vécues pendant ce voyage : le logement dans des familles, les maladies, jusqu’aux relations sexuelles entretenues…

Ce livre constitue avant tout un récit d’expérience, davantage qu’une description des pays visités (Inde, Népal, etc.), dans un style exubérant, et transporte le lecteur au cœur d’un tableau vivant où l’on y retrouve les couleurs, les odeurs, les saveurs...

Extrait :

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J'ai vu Devi l'épouse de Çiva laver sa culotte dans les fontaines de Katmandou, Kâli la noire s'épouiller avec la minutie d'une mère babouin, Radhâ la bergère chiquer le bétel et cracher par terre des jets de salive rouge, les bayadères d'Angkor continuer leur ronde déhanchée à Bangkok le long de Patpong Road et faire le tapin à Klong Toï, j'ai filé cent baths à Lakshmî sortie de sa mer de lait pour me masser le dos au Takara Palace, j'ai croisé le fatal regard de la princesse Sita parmi les beautés en cage d'un bordel de Bombay, les apsaras de Khajurâho ont dansé rien que pour moi et j'ai pénétré dans le gynécée de Siddhârtha avant qu'il ne devienne Bouddha quand il veillait encore sur le sommeil de ses femmes.
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Un « Anti-voyage », certes, pour les férus de confort et de prévisible, mais un beau voyage par procuration pour l’adolescente que j’étais à la lecture.

On attend la réédition !